La rhizarthrose se définit comme l’arthrose de la base du pouce. Elle est la conséquence de l’usure du cartilage entre le trapèze (os du poignet) et le premier métacarpien. La rhizarthrose est la deuxième localisation la plus fréquente d’arthrose dans le corps humain. Cette pathologie touche majoritairement la femme dans la sixième décade, mais elle peut toucher les hommes et survenir plus jeune (notamment après fracture du pouce) ou plus tard. Parfois asymptomatique, la rhizarthrose va se traduire par une douleur à la base du pouce d’apparition progressive, et s’aggravant notamment lors de la prise en force d’objet. Une fois le processus d’arthrose apparues, il n’est pas possible à l’heure actuelle d’en stopper l’évolution. La douleur de rhizarthrose s’aggravera après l’utilisation prolongée de la main ou pourra être exacerbée par un traumatisme. Progressivement une perte de force s’installe dans la main et le pouce. Au stade ultime après plusieurs années d’évolution, le pouce va se déformer avec un aspect classique de « pouce en z ». A ce stade l’articulation n’est généralement plus douloureuse, mais la mobilité et la fonction du pouce sont fortement diminuées.
Plusieurs traitements sont possibles dans la prise en charge de la rhizarthrose.
Traitement médical
Il sera toujours réalisé en première intention. Il associe le port d'une attelle de repos la nuit et en cas de poussée douloureuse. Le traitement antalgique doit être mise en place dès que la douleur est invalidante et les AINS sont les plus efficaces sur ce type de douleur (en l'absence de contre indication).
Des infiltrations de corticoïdes peuvent être proposées même si leurs résultats demeurent décevant par rapport à d'autres articulations mais peuvent néanmoins améliorer la situation.
Traitement chirurgical
Plusieurs traitements sont possibles. Une indication chirurgicale est posée après 6 mois d'échec de traitement médical. L'arthrodèse, la trapézectomie et la prothèse trapézo métacarpienne sont les 3 interventions les plus réalisées dans cette pathologie.
La prothèse trapèzo métacarpienne est une intervention chirurgicale qui consiste à remplacer l'articulation entre le trapèze et le métacarpe dans le cadre d'une rhizarthrose résistante au traitement médical. Tout comme les autres autres prothèses (épaule, hanche, genou) le remplacement se fait avec des éléments plastiques et métalliques qui ont pour objectif de remplacer le cartilage abimé en reproduisant les mouvements. L'avantage de cette technique est la récupération post opératoire rapide en moyenne 3 à 6 semaines avec une disparition des douleurs rapide et une récupération de la mobilité complète normalement. L'intervention se déroule en chirurgie ambulatoire sous anesthésie loco régionale. Les suites opératoires sont marquées par 15 jours de pansement, une immobilisation inférieure à 3 semaines et des séances de rééducation si besoin. Le principal problème de cette intervention comme toute intervention prothétique est la durée de survie de la prothèse. La durée moyenne de survie des prothèses actuelles est de 12 à 15 ans. Une fois la prothèse usée, une deuxième intervention pourra être nécessaire qui consistera à remplacer la prothèse ou à réaliser une trapézectomie secondaire.
La trapézectomie est une intervention réalisée depuis les années 70 dans le cadre de la rhizarthrose. Cette intervention consiste à retirer le trapèze qui est arthrosique. Une ligamentoplastie, permettant à l'aide d'un tendon de stabiliser l'espace laisser vide par le retrait du trapèze, sera réalisée conjointement à cette intervention. Les suites opératoires sont marquées par 15 jours de pansements et 45 jours d'attelles. L'avantage de cette technique est qu'elle ne nécessite pas de reprise. Elle est efficace sur la douleur et la mobilité avec une discrète perte de force. Le problème est la durée de récupération post opératoire qui est d'environ 6 mois (récupération de la mobilité, de la force et présence de douleurs).
L'arthrodèse qui consiste à bloquer l'articulation est réservée aux patients jeunes ayant besoin de garder de la force et ne sera pas détaillée ici car est relativement rarement.
Les chirurgiens de CMCO vous recevront en consultation pour vous expliquer les différentes alternatives et quelle semble être la stratégie la plus adaptée à vos symptômes et à votre demande fonctionnelle.